Notes : Ill. en coul.
La Revue des livres pour enfants
La Revue des livres pour enfants. Sélection annuelle, Dimension : 28 cm, Nbr de pages : N.p.,
Résumé :
Un vrai bric-à-brac cette chambre ! Des jeux partout. Des univers divers. Aussi bien cavaliers à terre, que nounours en attente, chapeau de sorcière ou doudous délaissés, tout comme la lampe d’Aladin, sans oublier le clin d’œil à Méliès et ses illusions... Au centre, dissimulés par un grand livre deux personnages disproportionnés, deux petits pieds nus et deux grosses bottes portées par d’étranges jambes vertes et poilues : une superbe entrée en matière pour ces Contes courts et fables minuscules, sous-titrés « pour enfants pressés ou parents indignes ».
En ouvrant le livre, le jeune lecteur est accueilli par un texte court qui tient ses promesses : quatre à sept lignes, enserrées dans une bulle, jouent avec une illustration plutôt sombre et foisonnante, où les univers promis par la couverture se déploient avec beaucoup d’humour dans un aller-retour entre le texte et les images.
Petit à petit, à la lecture des « contes », chacun comprend le sens du sous-titre, puisqu'ils sont brefs et cruels. Les accessoires de la couverture donnent matière aux historiettes : les heureux souriceaux, qui écoutent sagement la lecture, vont servir de repas au chat, bien gras, en guise de cadeau d’anniversaire ; la fusée d’Albert le cosmonaute n’a eu aucune reconnaissance publique ; quant à Alexandre, il a vraiment eu tort d’emporter un cactus dans son ballon dirigeableà Chaque texte a besoin de l’image pour construire la compréhension et dans ce ping-pong se construit la réponse de l’énigme. C’est la petite queue qui déborde du museau du chat qui éclaire la « culpabilité » des parents : ils n’auraient pas dû céder aux caprices de Souriceau. De même, Alexandre l’explorateur, assis sur sa nacelle au milieu de l’eau, comprend, mais un peu tard : « C’était ça l’erreur. Le cactus. Dans un ballon ».
Les auteurs, dans leur joyeuse complicité, tricotent des fables à partir des basiques de la littérature de jeunesse. On croise Mathurin, le génie de la lampe, des fées modernes, des ogres affamés et repus, des princes malheureux tous utilisés à contre-courant ou au pied de la lettre. Croquer le marmot repaît l’ogre ; le baiser à la princesse endormie ravale le prince au sort de tous et hop, il dort aussi ! Quant au hérisson, même s’il est un enfant sage, il ne saurait penser à tout. L’ombre planante du premier plan explique son regard apeuréà Cruelle cette illustration, vraiment !
Un vrai plaisir de lecture que cet album très riche de Pierre-Dominique Burgaud et Walter Glassof. Chaudement recommandé pour des lecteurs de tous âges, sensibles à l’humour et au second degré.